Introduction

Je me suis longtemps demandé quelle était ma valeur ajoutée en tant que parent. Non pas pour donner des conseils, encore moins pour dire comment faire, mais pour comprendre pourquoi j’ai envie de partager ma manière d’être mère.
La réponse est simple et pourtant profonde : incarner une parentalité de confiance, et la rendre visible. Parce que ce que je vis me semble parfois banal… jusqu’à ce que je réalise que ça ne l’est pas tant que ça.

La banalisation de ce qui est en réalité singulier

Je suis entourée de personnes qui partagent des valeurs proches des miennes. Alors, sans m’en rendre compte, j’ai fini par banaliser ma posture parentale.
Et puis il y a cette phrase de ma sœur : « Il faut que tu racontes. Il faut que tu dises comment toi tu fais, pour que les gens voient que c’est possible. »
Possible de faire confiance. Possible d’être tranquille. Possible de ne pas être en lutte permanente avec son enfant.

Une confiance qui commence dès la naissance

Ma posture repose sur une confiance radicale, dès le plus jeune âge.
Confiance dans le corps de mon enfant, dans ses élans, dans ses capacités d’exploration. Chez nous, Armelle touche, goûte, manipule. Elle joue avec de vrais objets, elle mange parfois de la terre, du sable, met ses chaussures à la bouche.
Il y a bien sûr un cadre autour de ce qui est réellement dangereux, mais le reste… fait partie de la vie.

Derrière cela, il y a un sens profond : laisser le monde être un terrain d’exploration, pas un espace sous cloche.

Ne pas occuper, ne pas diriger

Je ne cherche pas à occuper Armelle. Je ne cherche pas non plus à lui apprendre.
Je la laisse être, pendant que je m’autorise moi aussi à être.
Je remarque à quel point les adultes ont souvent le réflexe de montrer, d’expliquer, de guider : « Regarde, fais comme ça. »
Ce réflexe ne m’habite pas. Parce que je crois profondément qu’un enfant est un génie des potentiels, capable d’apprendre par lui-même quand on ne prend pas sa place.

Autonomie, inclusion et vie partagée

Armelle fait partie de nos activités. Elle n’est pas un « objet à gérer » dans nos vies.
Nous mangeons par terre pour qu’elle puisse rester libre dans son mouvement.
Nous dormons ensemble.
Nous l’avons portée – en écharpe, puis en porte-bébé – avant de la laisser marcher, revenir dans les bras, repartir.

Tout cela nourrit le lien, la sécurité intérieure, et une autonomie très précoce, sans jamais la forcer.

Régulation émotionnelle : reprendre la responsabilité

Un des piliers les plus forts de ma parentalité est cette certitude : un enfant ne fait pas de caprices.
Quand quelque chose déborde, je sais que la responsabilité de la régulation m’appartient.
Si je suis fatiguée, en colère, dérégulée, ce n’est pas à elle d’en payer le prix.

Il m’arrive de lui dire :
« Je suis désolée. Là, c’est à moi de prendre soin de moi. Ce n’est pas ta responsabilité. »

Je crois profondément que cela construit une sécurité immense dans le lien.

La tranquillité comme boussole

Il y a quelques jours, dans un parc en ville, Armelle s’est éloignée de moi d’une centaine de mètres. Elle a 11 mois.
Il y avait de la tranquillité en elle. Et de la tranquillité en moi.
Elle savait que j’étais là. Et je savais qu’elle savait.

Cette scène résume tout ce que je cherche à incarner : un attachement sécure qui permet la liberté.

Conclusion

Je ne partage pas pour convaincre.
Je partage pour témoigner.
Pour dire : ça existe.
Une parentalité basée sur la confiance, la responsabilité adulte, la tranquillité, et le respect profond de l’enfant comme être à part entière.