C’est grâce à notre doula que j’ai entendu parler du H.N.I. : Hygiène Naturelle Infantile. Un terme technique pour dire qu’on fait à l’ancienne, sans les couches jetables du commerce et de l’industrie.
J’étais toute excitée de découvrir une nouvelle pratique alternative ! Dès que je peux faire différemment, être rebelle, je fonce.
Notre doula m’avait donné le contact d’une maman qui l’avait fait et la référence d’un livre : « Sans couche c’est la liberté ».
On a décidé de tenter l’aventure avec mon mari, tous les deux motivés, reliés au sens que ça peut avoir d’être connectés à ses rythmes, à ses besoins.
Les premiers jours après sa naissance, on passe de lange en lange, on fait des machines quotidiennes pour gérer les enchainements. 25 langes par jour. On se demandait s’il fallait qu’on fasse quelque chose, qu’on étudie, qu’on compte, qu’on note… Et puis naturellement, après deux semaines, nous avions repéré suffisamment d’indices pour réussir à en attraper des pipis, des cacas ! Quelle fierté ! Juste après les réveils, ça reste les plus simples. Puis, rapidement, Armelle a commencé à nous prévenir, à nous le dire, à nous demander. On la mettait en position au dessus de l’évier de la cuisine (bac de droite !) ou bien sur son petit pot et… VICTOIRE !
Je me souviens des premières fois, Armelle emmitouflée dans l’écharpe de portage, qui commence à s’agiter, on prend notre temps pour la sortir et la mettre en position, et à la seconde, le pipi sort. Nous avons mis du temps avant d’être sûrs que c’était le contrôle de ses sphincters et pas simplement une coïncidence.
Les cinq premiers mois étaient magiques ! Cela fonctionnait à merveille. On lui mettait des couches lavables seulement pour certaines transitions comme prendre le train, monter dans l’avion. Une fois en place, même dans le train, même dans l’avion, je lui retirais sa couche et je lui proposais le pot dès que je le sentais. Bien sûr, il y avait des accidents. Néanmoins, cela nous semblait vraiment être avantageux. Pas de gestion de couche, pas d’achat, pas de lavage, pas de moment de change sur une table à langer et surtout Armelle, toujours nue sous un grand t-shirt, libre comme l’air, connectée à ses sensations. Elle dormait nue contre moi et il n’y avait presque jamais d’accident. Elle se réveillait plusieurs fois par nuit pour demander à faire pipi et prendre un peu de lait.
Puis à partir de 6 mois, elle a commencé à se lever sur ses jambes, concentrée sur la motricité, il a semblé que ses besoins d’élimination n’étaient plus aussi accessibles, présents par rapport aux stimulations qui étaient les siennes. C’était l’été donc pas de mal à rester nue en permanence. Notre salon était une grande pièce avec un parquet moderne : facilement lavable ! Nous avons simplement lâché, nous avions mis à disposition une lavette spéciale et puis au gré des besoins, nous essuyions derrière elle. Nous avions encore les cacas à ce moment là il me semble.
Elle a maintenant 10 mois, l’hiver commence à se faire sentir, elle marche donc le pantalon commence à être important. Cela fait maintenant plusieurs semaines qu’on en a assez de ramasser après elle. On a donc acheté des culottes d’apprentissage en masse : 35 culottes. De quoi avoir un roulement sans stress sur les machines. Seconde main sur Vinted, c’était parfait.
Je commence tout juste à me sentir fatiguée de changer ses culottes si souvent. Parfois six culottes en deux heures. Et surtout, dehors, avec le froid, dès qu’elle a fait pipi, je dois la déshabiller, lui enlever les chaussures… Je commence à douter. Notamment parce que lorsque je lui propose le pot, c’est très souvent que Armelle hurle, pleure, fuit. Que se passe t-il pour elle ? A t-elle oublié le pot ? A t-elle peur du pot ? Est-ce que je devrais lui proposer plus souvent d’aller sur le pot ? Est-ce que je dois lâcher et elle recommencera à demander quand ce sera le temps pour elle ?